Sinyorël, la Nouvelle Aube
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N'est pas mort ce qui à jamais dort

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Message par Artémis Chester Ven 29 Juil 2016 - 15:40

"...et au long des ères étranges peut mourir même la Mort"
Véritablement tiré du fictif Nécronomicon, par H.P Lovecraft.

Le ciel grondait. Il grondait comme un animal en cage, comme un énorme loup noir prêt à bondir. Ses nuages roulaient au dessus des hautes montagnes de Donoé, et des éclairs en striaient la surface par intermittence. Les roulements de tonnerre résonnaient dans les vallées, les grottes et les plateaux de roches, faisant trembler la pierre et les êtres vivants. Des flashs de lumière déchiraient violemment l'obscurité, contrastant avec l'obscurité presque total imposée par les nappes d'orage. Une pluie battante et un vent froid et mordant tourbillonnaient de concert dans ce puissant ballet où les êtres vivants n'avaient pas leur place.

C'était beau. Terrifiant, certes, mais la beauté sauvage de la tempête omnibulait presque Trévi. Le vieil homme était assis devant sa petite cabane en bois branlante, le regard pensif et la bouteille à la main. Ses cheveux gris et sales, tout ébouriffés, étaient tout juste mouillés, grâce aux arbres et à la roche. Le vieil homme, par le biais de sa bouteille, observait l'orage à distance. Enfin, il s'imaginait la scène avec tout les bruits, sa connaissance des lieux et les orages qu'il avait déjà vécu. Derrière ses paupières, il pouvait s'imaginer la violente tempête comme si il y était. Il était plutôt doué en terme de magie, et c'était peut-être la seule chose dans laquelle il était doué. Le fossoyeur secoua la tête, se leva et s'avança vers une massif ouverture dans la roche de la montagne.

La terre meuble du cimetière s'étendait à perte de vue, suivie par l'imposante voute de pierre qui dominait les morts. La roche était ci et là creusée en petites niches dans lesquelles on avait déposer des bougies allumées, qui diffusaient une douce lumière dans la grotte. Le jour, le ciel ouvert de la grotte prenait le relais de l'éclairage. Des allées de graviers beige striait l'endroit, limité par des galets gris. Et surtout, il y avait les arbres. Une quasi infinité, de différentes formes, de différentes tailles. Par endroit ce n'était que de petites pousses, parfois ils étaient invisibles et parfois c'était de majestueuses silhouettes végétales qui lançaient leur branches à la conquêtes du ciel. Si on ne tenait pas vraiment compte des cadavres qui pourrissaient dans leurs racines, ces légions végétales étaient simplement splendides. L'entrée de la grotte était située en hauteur, et une longue rampe de pierre permettait d'accéder la forêt des trépassés. Le cimetière s'étendait encore loin, à la jonction même entre la Terre-Mère et la montagne de pierre. Et Trévi en était le fossoyeur.

Il avait vu ce cimetière à son quasi début, pour tant qu'un cimetière puisse avoir un début. Toute graine finit par retourner à la terre, tôt ou tard. Il avait enterré tellement de gens ici, il en avait vu passer beaucoup, avait assister à des éloges funèbres des plus touchantes, et avait mené des cérémonies funéraires capable d'arracher une larme à la personnification du Mal absolu. Quelques fois des sectaires ou des proches du défunt avaient mené l'enterrement à sa place, mais majoritairement il était roi et maître ici. Dans cette caverne, les lois se pliaient à sa volonté et quiconque le contredirait finirait six pied sous terre, mort ou vif. La mort, au yeux du vieil homme, n'était qu'une vieille amie. Il n'appréciait pas les gens qui le contredisaient, qui ne respectaient pas les morts ou qui s'introduisaient ici sans raison.

Un bruit. Simple, et porté par l'écho de la caverne. Trévi mobilisa sa magie immédiatement: le bruit venait du fond de la grotte, au niveau d'un massif sapin. Il était possible que c'est été un animal sauvage, mais même dans cette éventualité Trévi allait lui faire la peau. "Le Fossoyeur" avait été un surnom qu'il portait depuis très jeune, à cause de sa croyance que tout pouvait se régler par la force brute et de sa manie sommes toutes agaçantes d'enfoncer ses ennemis dans le sol. Il brandit sa flasque de wisky à la manière d'une massue et s'avança d'un pas de loup. "Si la force ne marche pas, c'est que vous n'en n'avez pas utiliser assez", comme disait son père. Une pluie assez légère pour la tempête qui avait cours au loin lui tomba dessus quand il quitta l'abri du porche.
Là. A l'ombre d'un sapin, au dessus d'une tombe récente. De mémoire, c'était celle de Jeanne Elizabeth Marmoud Von Freïn. Un homme véritablement charmant. Il avait été enterré il y a quelques jours à peine et quand le fossoyeur avait évoqué une possible faute sur la pierre tombale, la famille avait répondu que ce n'était pas ses oignons. Bah après tout ce n'était pas la faute de Jem (Jeanne Elizabeth Marmoud, ça faisait un peu long). Trévi s'avança.

La tombe était grande ouverte, une pelle négligemment jetée à côté. Un homme vêtu d'un haut de forme et d'une cape se tenait debout au fond du trou, une main tendue en avant. Trévi eut juste le temps de voir le cercueil se faire happer par quelque chose sous la cape de l’intrus. Le département déduction de son cerveau boosté à grand coups de mana, le vieil homme compris que c'était un sac Conteur. Comme pour justifier sa thèse, un parapluie jaillit du vêtement et se déploya au sol, à l'envers. L'inconnu monta dessus, et la créature de tissu et de bois s'envola dans les airs. Le Manciën mit une fraction de seconde à percuter.

-Vous, là !

Et il asséna un coup de bouteille verticale juste devant lui. Le coup frappa fort et bien, désarçonnant le cavalier sans scelle qui s'écroula de l'autre côté du trou. Brandissant son whisky d'un air plus menaçant que jamais, Trévi brailla:

-Rendez moi ce cercueil !

Il y eut une petite seconde de flottement, puis il reprit l'air hésitant:

-A moins que vous ne soyez un proche ?

Le Conteur prostré le dévisagea avec des yeux ronds, se tenant la tête d'une main et clignant des yeux comme si ça pouvait faire s'évaporer son interlocuteur. Lequel fronçait les sourcils de plus en plus devant inefficacité de sa menace. Bientôt, il lui fallut s'arrêter sous peine de voir ses sourcils passer sous ses yeux.

-Je me répète, rendez moi ce cercueil.

-As.

-... Pardon ?

-As !

-Vous avez prit un coup sur la tête ?

-Arrête de te moquer de moi et fait quelque chose !

Le temps de comprendre l'ineptie de sa propre phrase, le fossoyeur sentit un violent coup à l'arrière du crâne et sombra dans l'inconscience. Le Conteur se leva en grommelant, puis s'approcha de l'assommé.

-Joli coup. C'était le fossoyeur ?

Il pencha la tête comme pour écouter une voix. A côté de lui, le manche du parapluie lâcha le rocher qui avait frappé le vieil homme et se posa doucement sur le sol pour observa avec attention le Manciën étalé de tout son long sur le sol.

-Mouais. On va assumer que oui.

Haussant les épaules, le Conteur se pencha sur le corps: un bref éclat lumineux, au niveau du col du fossoyeur, venait d'attirer son regard. C'était un pendentif en forme de pièce doré, trop gros pour être une pièce d'or normale. Sommes toutes une breloque intéressante: et en plus, Chess s'était prit un coup sur la tête.
Le Conteur arracha le pendentif. "En guise de compensation", marmonna-t-il avant de pousser le Fossoyeur inconscient dans la tombe ouverte. Avec un peu de chance, il se réveillerait le lendemain matin, enfoncé dans le sol par un adversaire pour la première fois de sa vie. Au pire, il ne se réveillerait pas. Ou peut-être était-ce le mieux. Le Conteur grimpa à nouveau sur sa créature qui prit son envol vers les hauteurs de la caverne. Dès qu'il sortit à l'air libre par le porche de pierre sculptée, il se mit à léviter à ras du sol. Après tout, c'était toujours la tempête.

Un roulement de tonnerre gronda entre les montagnes. Quand le cri de l'orage s'éteignit, l'écho du hurlement de surprise du Conteur et le chapelet d'injure qui avait suivi résonnait encore.

Artémis Chester
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