Les tambours de la guerre.
Page 1 sur 1
Les tambours de la guerre.
Techniquement, c'est un DM d'Anglais. Mais je met mon test ici, adapté au contexte de Sinyo ('fin, plus ou moins) juste pour écrire un peu. Vala.
Boum.
Boum boum.
Inspiration brutale, rapide. Toussotements, douleurs à la gorge. Expiration saccadée. L'air est brûlant, au goût métallique du sang. Je sens la terre sur mon visage. Une terre chaude, à peine retournée, tout juste immobile: comme si elle s'apprêtait à se soulever à nouveau. Inspiration, encore. Bouger. Vite. S'écarter d'une possible autre attaque. Expiration suffocante. Bouger. Maintenant. Je me traîne. Une douleur intense remonte de mes quatre membres. Inspiration. Mes yeux se brouillent; j'aurait voulu crier, mais mon agonie reste muette. Seule la brûlure intense des restes de ma bouche et de ma langue trahit ma souffrance. Je hurle en silence. Avancer. Bouger. Expiration tremblante.
Bouger. C'est la seule chose qui peut me maintenir en vie. La douleur déchire chacun de mes muscles, et pourtant j'avance. C'est pitoyable; un ver humain, rampant au sol à la recherche de vie. A se traîner dans les restes boueux de ses camarades. La douleur est atroce, et pourtant plus surmontable à chaque instant. Inspiration; pulsation vibrante dans mes veines; Expiration en un souffle bref. Pas le dernier. Bouger. S'accrocher à la vie, à s'en brûler les mains. Avancer.
Quelque chose émet un râle. Un grognement sourd, indistinct, sans émotions ni compréhension. Le mien ? Deuxième râle, plus fort, plainte inexpressif a la Terre-Mère. Grognement animal, résultat d'une mâchoire atrophiée bataillant pour parler. Inspiration sifflante. Râle vibrant, toujours aussi inexpressif. Expiration hachée. Le mien.
Bouger. Encore, plus vite, plus loin. Atteindre un abris. Avancer droit devant, loin des attaques. Loin de l'explosion. Souvenirs en morceaux, flash de mémoire qui danse sous mes yeux: une violente explosion, le sol qui se soulève en une gerbe de terre comme un raz-de-marée, un bruit assourdissant comme les milles et un tambours des armées adverses, et maintenant ce silence. Mes oreilles sont déjà mortes, elles écoutent ce qui vient après. Mon œil droit vois l'au-delà, et le moignon de ma langue s'agite de par chez les défunts. Inspiration, retour lucide d'un déchirant pic de douleur. Ma jambe droite est toujours là, à se traîner derrière mon torse comme une grotesque parodie de queue. Expiration. Ne pas mourir. Bouger, avancer, loin des explosions, loin des tambours de guerre. C'est tout ce qui compte.
Souffle vibrant. S'accrocher à la vie, de toutes ses forces. Pour mon pays. Mourir avec les honneurs, ça reste mourir et abandonner sa famille. Vivre avec les honneurs ou sans, ça reste. Je veux vivre. Je me traîne dans cette herbe grasse, couchées et noircies par l'explosion, mes yeux presque aveugles brillants d'une détermination d'acier. Inspiration. Expiration. Tenir, pour son pays, pour sa famille. Pour mes enfants. Tenir aux étincelles de la vie, quoi qu'il en coûte. Avancer, loin des tambours. Un nouveau râle résonne dans ma gorge: une violente toux me courbe en deux. La douleur n'est plus si intenable. Flash de mémoire, assemblé en une parodie de pensée cohérente:
-Toutes les...
-... terminaisons nerveuses...
-...ont grillées.
Des voix. Du passé, du futur ou du présent, qu'importe. Des voix dans ma tête, toutes différentes, qui assemble mes souvenirs et me parle de leur curieux choral:
-Il ne tiendra pas.
-Il faut s'accrocher. Voilà, cette prise est très bien.
-Bonne journée, mon chérie.
-Papa, tu es un héro !
Inspiration.
-J't'ais touché, c'est toi le chat !
-Décevant, ça ne vaut pas mieux que 2 sur 20.
Expiration. Silence.
-Non, accroche toi ! Continue ! Avance !
Inspiration.
Mouvement. Une voix, ou la mienne ? J'avance, coûte que coûte, me traînant millimètre par millimètre. J'avance, et je ne m'arrêterais pas. Râle grondant, presque comme une plainte. Douleur lacérante.
Boum. Boum boum.
Les tambours. Encore, toujours. Vibrant dans mes veines, sous mon crâne, au-dessus de la pleine. Amis ou ennemis ? Qu'importe, ils sont les tambours de la guerre. Les hérauts du fléau, les amis de la mort, les annonceurs de la famine. Quand vibrent leurs peaux tendus tremblent les cœurs des hommes et des femmes. Inspiration. Avancer, toujours, sans jamais s'arrêter, sans faire de pause. Je me sens mes yeux rouler dans leurs orbites. Je sens un filet de bave dégouliner de mes lèvres tuméfiées, sillonnées par l'explosion.
J'entends les tambours de guerre, et ils viennent pour moi.
Bouger. Avancer, s'accrocher à la vie. De toutes ces forces qui m'abandonnent. Puiser dans l'honneur. L'espoir. Le désespoir. Le malheur. L'abandon. Qu'importe ?
Eclat d'agonie lucide. Comme la foudre éclaire l'orage.
Ne jamais abandonner, en sachant parfaitement que c'est vouer à l'échec. C'est un doux réconfort de rater quelque chose qu'on a entreprit en connaissant à l'avance l'impossibilité de l'action. Savoir vivre, c'est savoir quand mourir. La peur de la mort, c'est subjectif. L'absolu néant, auprès d'un corps lacéré et torturé, auprès d'une âme brisée par les combats, sonne beaucoup plus comme la douce symphonie du repos que comme le déchirant requiem de la vie.
Qu'est-ce que vivre sans mourir ? Tous ces petits instants, ces précieux diamants d'existence, perdent leurs saveurs et leurs richesses sans une fin. Limiter les richesses, c'est les rendre encore plus valeureuses à vos yeux. Inspiration.
Brume douloureuse.
J'entends les tambours de guerre, et je les fait sonner pour moi.
Expiration.
Boum.
Boum boum.
Inspiration brutale, rapide. Toussotements, douleurs à la gorge. Expiration saccadée. L'air est brûlant, au goût métallique du sang. Je sens la terre sur mon visage. Une terre chaude, à peine retournée, tout juste immobile: comme si elle s'apprêtait à se soulever à nouveau. Inspiration, encore. Bouger. Vite. S'écarter d'une possible autre attaque. Expiration suffocante. Bouger. Maintenant. Je me traîne. Une douleur intense remonte de mes quatre membres. Inspiration. Mes yeux se brouillent; j'aurait voulu crier, mais mon agonie reste muette. Seule la brûlure intense des restes de ma bouche et de ma langue trahit ma souffrance. Je hurle en silence. Avancer. Bouger. Expiration tremblante.
Bouger. C'est la seule chose qui peut me maintenir en vie. La douleur déchire chacun de mes muscles, et pourtant j'avance. C'est pitoyable; un ver humain, rampant au sol à la recherche de vie. A se traîner dans les restes boueux de ses camarades. La douleur est atroce, et pourtant plus surmontable à chaque instant. Inspiration; pulsation vibrante dans mes veines; Expiration en un souffle bref. Pas le dernier. Bouger. S'accrocher à la vie, à s'en brûler les mains. Avancer.
Quelque chose émet un râle. Un grognement sourd, indistinct, sans émotions ni compréhension. Le mien ? Deuxième râle, plus fort, plainte inexpressif a la Terre-Mère. Grognement animal, résultat d'une mâchoire atrophiée bataillant pour parler. Inspiration sifflante. Râle vibrant, toujours aussi inexpressif. Expiration hachée. Le mien.
Bouger. Encore, plus vite, plus loin. Atteindre un abris. Avancer droit devant, loin des attaques. Loin de l'explosion. Souvenirs en morceaux, flash de mémoire qui danse sous mes yeux: une violente explosion, le sol qui se soulève en une gerbe de terre comme un raz-de-marée, un bruit assourdissant comme les milles et un tambours des armées adverses, et maintenant ce silence. Mes oreilles sont déjà mortes, elles écoutent ce qui vient après. Mon œil droit vois l'au-delà, et le moignon de ma langue s'agite de par chez les défunts. Inspiration, retour lucide d'un déchirant pic de douleur. Ma jambe droite est toujours là, à se traîner derrière mon torse comme une grotesque parodie de queue. Expiration. Ne pas mourir. Bouger, avancer, loin des explosions, loin des tambours de guerre. C'est tout ce qui compte.
Souffle vibrant. S'accrocher à la vie, de toutes ses forces. Pour mon pays. Mourir avec les honneurs, ça reste mourir et abandonner sa famille. Vivre avec les honneurs ou sans, ça reste. Je veux vivre. Je me traîne dans cette herbe grasse, couchées et noircies par l'explosion, mes yeux presque aveugles brillants d'une détermination d'acier. Inspiration. Expiration. Tenir, pour son pays, pour sa famille. Pour mes enfants. Tenir aux étincelles de la vie, quoi qu'il en coûte. Avancer, loin des tambours. Un nouveau râle résonne dans ma gorge: une violente toux me courbe en deux. La douleur n'est plus si intenable. Flash de mémoire, assemblé en une parodie de pensée cohérente:
-Toutes les...
-... terminaisons nerveuses...
-...ont grillées.
Des voix. Du passé, du futur ou du présent, qu'importe. Des voix dans ma tête, toutes différentes, qui assemble mes souvenirs et me parle de leur curieux choral:
-Il ne tiendra pas.
-Il faut s'accrocher. Voilà, cette prise est très bien.
-Bonne journée, mon chérie.
-Papa, tu es un héro !
Inspiration.
-J't'ais touché, c'est toi le chat !
-Décevant, ça ne vaut pas mieux que 2 sur 20.
Expiration. Silence.
-Non, accroche toi ! Continue ! Avance !
Inspiration.
Mouvement. Une voix, ou la mienne ? J'avance, coûte que coûte, me traînant millimètre par millimètre. J'avance, et je ne m'arrêterais pas. Râle grondant, presque comme une plainte. Douleur lacérante.
Boum. Boum boum.
Les tambours. Encore, toujours. Vibrant dans mes veines, sous mon crâne, au-dessus de la pleine. Amis ou ennemis ? Qu'importe, ils sont les tambours de la guerre. Les hérauts du fléau, les amis de la mort, les annonceurs de la famine. Quand vibrent leurs peaux tendus tremblent les cœurs des hommes et des femmes. Inspiration. Avancer, toujours, sans jamais s'arrêter, sans faire de pause. Je me sens mes yeux rouler dans leurs orbites. Je sens un filet de bave dégouliner de mes lèvres tuméfiées, sillonnées par l'explosion.
J'entends les tambours de guerre, et ils viennent pour moi.
Bouger. Avancer, s'accrocher à la vie. De toutes ces forces qui m'abandonnent. Puiser dans l'honneur. L'espoir. Le désespoir. Le malheur. L'abandon. Qu'importe ?
Eclat d'agonie lucide. Comme la foudre éclaire l'orage.
Ne jamais abandonner, en sachant parfaitement que c'est vouer à l'échec. C'est un doux réconfort de rater quelque chose qu'on a entreprit en connaissant à l'avance l'impossibilité de l'action. Savoir vivre, c'est savoir quand mourir. La peur de la mort, c'est subjectif. L'absolu néant, auprès d'un corps lacéré et torturé, auprès d'une âme brisée par les combats, sonne beaucoup plus comme la douce symphonie du repos que comme le déchirant requiem de la vie.
Qu'est-ce que vivre sans mourir ? Tous ces petits instants, ces précieux diamants d'existence, perdent leurs saveurs et leurs richesses sans une fin. Limiter les richesses, c'est les rendre encore plus valeureuses à vos yeux. Inspiration.
Brume douloureuse.
J'entends les tambours de guerre, et je les fait sonner pour moi.
Expiration.
Artémis Chester- Admin
- Porteur de Grimoire et Administrateur Divin
Messages : 315
Date d'inscription : 30/12/2013
Age : 23
Localisation : Très précisément là où je suis
Identité
Classe: Conteur
Âge: 32
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
|
|