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Examen de sortie: Angela

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Message par Le Conte Sam 13 Aoû 2016 - 0:23

Jélu est toujours pleine de monde. Ce n'est pas exactement comme ailleurs, où les gens sont dehors parce que c'est jour de marché, ou parce que il y a tel ou tel spectacle. A Jélu, les gens vivent autant dehors que dedans. Les rues ne sont pas tout le temps bondées, mais elles ne sont jamais vraiment vide. Il est très difficile de trouver une ruelle, une esplanade, un porche où personne ne se tient à l'ombre pour faire la sieste, assis sur son balcon à boire du thé ou à fumer diverses substances. Ces endroits sont, à leur manière, de véritables paradis urbain; un peu comme les clairières où les héros de contes de fées rencontrent des créatures magiques incroyables. Pourquoi sont-ils si peu nombreux, alors ?

Parce qu'ils sont cachés.

Tomber sur un endroit calme et presque vide est assez facile: comme dans toute ville, le flux du peuple n'est pas absolu. Par contre, trouver un endroit vide et parfaitement calme, ça c'est impossible. Parce que ces endroits sans vie, ce sont des salles de classes privatisées par la seule Université qui peut se le permettre: celle des Guetteurs. Elles sont nombreuses et variées, allant de la petite maison abandonnée, au recoins de muraille en passant par une ruelle sans issue. Non seulement ces petits sanctuaires servent de classe, mais aussi d'entrée et de sortie diverse. Jusque là, personne n'a jamais prouvé qu'il existait une entrée officielle à l'Université Guetteuse: il n'y a que différentes portes ici et là, cachées aux yeux de tous. Dans une petite pièce ronde, quasiment sans mobilier, un éminent et puissant Guetteur, dépêché pour Examiné de jeunes recrues, se frappait violemment le crâne contre la porte de bois rose qui menait en dehors de l'Université.

-Mais qu'est-ce que j'ai foutu ? Pourquoi j'ai signé ce papier noms de Dieux ! beuglait Enrion.

-Tu va t'en remettre. répondit calmement Trif.

-Justement pas ! Si c'est pour attendre des élèves pendant 1 heure en poireautant sans personne dans les environs parce que le petit Albert avait la gastro, tu peux te la mettre là ou je le pense, ma candidature !

-Patience, petit.

Enrion se retourna en gesticulant et hurlant des choses à la face du plafonds bas. Il était plutôt jeune et en bonne forme physique. Il avait peut-être une petite trentaine, et ses cheveux blonds paille s'agitaient dans tous les sens au gré de ses indignation gesticulantes. Vêtu d'une tenue simple et proche du corps, il semblait apostropher les lézardes de la pierre comme si elles étaient responsables de ses malheurs.

-Engagez-vous, qu'ils disaient ! Engagez-vous !

Trif, lui, gardait un visage calme et parfaitement sérieux, et était assis sur le perron de la porte rose flamboyante, qui s'ouvrait vers l'intérieur. Comme son collègue, il possédait une musculature sèche cachée sous une large tunique grise. Ses cheveux roux flamboyants tombaient sur son visage, écartés cependant par une raie qui permettait à ses yeux acier de pouvoir observer l'environnement immédiat. Tout deux était Examinateur Guetteur, appelés ici pour faire passer son diplôme à une certaine "Angela quelque chose" d'après Enrion. Elle devrait arriver d'ici peu, escortée par le troisième Examinateur. Le Troisième avait toujours aimé faire ça, guider les élèves sans qu'ils sachent véritablement qui les guide: c'était un des jeux qu'il adorait. Trif plissa les yeux, comme si son regard appuyé aller faire surgir Angela. A la place, il sentit un changement dans l'air, comme si il remarquait soudainement un lourd regard pesant sur ses épaules. Au même instant, une voix de stentor s'éleva derrière lui, faisant bondir Enrion presque jusqu'aux toits.

-Elle arrive.

Enrion poussa un hurlement de peur, tandis que Trif se détendait très légèrement. Un homme vêtu d'une longue cape grise et au visage dissimulé dans sa capuche se tenait à côté de lui. Le Troisième: il n'avait jamais donné son nom à ses collègues, aussi loin que Trif s'en souviennent. Il avait dû guider la candidate en disparaissant régulièrement, pour l’emmener ici sans que ça ressemble véritablement à une escorte. Trif imaginait parfaitement la scène: assise dans une salle de classe à attendre son tour, Angela avait vu une massive silhouette encapuchonnée apparaître au milieu de la salle, comme si elle avait toujours été là. Il entendait d'ici la voix puissante clamer "C'est l'heure" et sortir prestement par la porte. Il voyait la candidate bondir hors de la salle, chercher l'Examinateur. Là, une silhouette au fond du couloir, qui l'attendait. Et ainsi de suite: pas d'indication précise, juste une silhouette au loin à suivre. Trif et Enrion avait vécu exactement la même chose en vue de leur Examen. Même à leur époque, le Troisième était là. Il avait toujours été là et le serait toujours. Une légère nostalgie toucha Trif: il avait 46 ans depuis deux jours, et sa jeunesse lui manquait un peu. L'Examen avait été amusant, pour lui.

Angela s'avança dans la ruelle. Il se leva, et fit bref. Très bref.

-Bonjour. Tu vas être larguée en plein centre ville, et poursuivie par trois personnes que tu devras reconnaître par toi-même. Ils peuvent utiliser la magie Guetteuse comme certain peuvent faire le choix de ne pas l'utiliser. Tu as une heure pour les abandonner dans les rues, par quelque moyens que ce soit. Dès que tu les auras semé tout les trois, l'épreuve prendra fin.

Les deux autres s'étaient rapprochés et formaient maintenant un trio incarnant puissance et sévérité. Même Enrion avait cessé ses pitoyables jérémiades et observait d'un air solennel la Guetteuse en devenir. Le Troisième cachait son visage, et Trif portait un masque de sérieux. Pendant une fraction de seconde, ils semblaient tout les trois imposants et particulièrement puissant. Trois véritables Dieux qui décideraient de l'avenir d'Angela, et simplement sur 1h de sa vie.

-Maintenant cours petite. Et cours vite. souffla Enrion.
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Message par Angela Ven 26 Aoû 2016 - 22:51

J’appuie sur le remontoir de ma montre dès que je commence à courir. Mon esprit se met immédiatement en recherche d’une solution pour les semer. Je n’ai qu’une heure, pas une minute de plus, et trois Guetteurs expérimentés et habitués à perdre dans la ville. Rien de plus facile, non ? Il vaut mieux pour moi que j’aille dans des lieux bondés. Même si je ne peux pas me permettre de les sous-estimer, il est difficile de repérer une personne en particulier dans une foule. La réciproque s’applique donc pour moi aussi. Cependant, leurs cheveux blonds et roux pourraient m’aider à me repérer. Et encore, ça m’étonnerait fort qu’il me laisse cette aide pour les trouver. Je dois vraiment me méfier du dernier, je ne connais absolument rien de lui tandis qu’à l’inverse, il peut m’identifier en très peu de temps.

Je me dirige sans perdre de temps vers les marchés, là où tout le monde se réunit à cette heure. Un regard en arrière me permet de discerner une silhouette. Je ne sais pas si ils sont tous ensemble ou si ils ont décidés de se séparer et, quel que soit leur décision, ça ne change rien au fait que je dois me débarrasser de mon poursuivant. Aller ! Bon sang, réfléchis ! Comment veux-tu réussir si tu perds déjà ton sang-froid ? Je soupire et relève la tête. Je tourne subitement et mes chaussures dérapent sur le chemin dallé. Je manque de tomber mais rétablis mon équilibre à temps. Un gamin apparait soudainement devant mes yeux, une balle dans les mains. Je bondis sur le côté pour l’éviter. Cette manœuvre vaut à mon manteau une éraflure dans le dos, souvenir d’un mur beaucoup trop proche. Tss, je commence à faire n’importe quoi. Je n’arrive même plus à remarquer les présences qui m’entourent. Moi qui pensais que mes vêtements basiques seraient un avantage pour me fondre dans la masse …
J’esquisse un sourire. Il faut vraiment que j’arrête de me prendre la tête. Les solutions les plus classiques et les moins réfléchies sont sans doute celles qui marchent le plus. Elles ne seraient pas autant utilisées sinon.

J’avance aisément, passant à côté des marchands et de leurs clients en effaçant ma présence du mieux que je le peux. J’aperçois un petit attroupement autour d’un étal à une dizaine de mètres. C’est parfait. Je sors discrètement une lame de ma ceinture et entaille la paume de ma main droite. Je sors les bras des manches de mon manteau et les gardes devant moi afin que l’examinateur dans mon dos ne le remarque pas. Je m’intègre au groupe et trouve un jeune garçon. Il a les cheveux plutôt longs et blonds. Je ralentis mon allure et fait mine de trébucher. Un cri s’étrangle dans sa gorge alors que je lui tombe dessus. Tout est totalement maitrisé et se déroule à merveille. Je laisse une marque sanglante sur sa poitrine, là où j’ai apposé ma main pour me réceptionner. J’attrape furtivement son avant-bras droit et le serre légèrement. C’est seulement pour qu’il gémisse un peu et pour que tous puissent bien réagir. Je m’éclipse en faisant mine de m’excuser et laisse mon manteau sur les épaules du garçon. Un cri de surprise retentit.

« Venez vite ! Quelqu’un est blessé, il saigne ! C’est peut-être grave … »

Les chuchotements envahissent l’allée. Tout le monde va de son petit commentaire. Je m’éloigne du brouhaha ambiant et me remet à courir. Je ne suis pas bien sûre mais j’ai cru voir une cape grise près du jeune homme. Je slalome entre les passants et change sans cesse de direction. L’aura que je ressens derrière moi a changé. Bon, plus que deux. D’ailleurs, il faudra que je pense à récupérer mon manteau à la fin de l’examen.


J’ai l’impression d’avoir déjà dévoilé toutes mes cartes. Le reste va être compliqué. Je regarde ma montre. Déjà vingt-cinq minutes. Bientôt à la moitié du temps réglementaire, ça va être juste.


On va tenter le tout pour le tout. Je connais assez bien la ville et plus particulièrement les maisons près de l’horlogerie. Certaines sont abandonnées, trop décrépies pour que quiconque ne souhaite y vivre. Il y a aussi des toits plats qui donnent une vue magnifique et implacable sur l’ensemble de la ville. Pas de cheminées qui dépassent pour gêner le paysage. Une idée vient de germer dans mon esprit. Ça va être compliqué à exécuter mais probablement amusant.

Je me dépêche et arrive cinq minutes plus tard à la bâtisse recherchée. Elle est vide depuis quatre ans. Je pousse la porte et monte les escaliers quatre à quatre. Je suis sur le toit en peu de temps. Je regarde tout autour de moi, cherchant le moindre signe prouvant la présence d’un examinateur. Rien. Ce sont assurément des professionnels. Je lève les mains au ciel et fait de grands gestes. Les gens dans la rue me pointent du doigt en gloussant. Au moins, j’ai attiré l’attention de quelques-uns. Je ferme les yeux et respire profondément. C’est très faible mais je réussis à percevoir quelque chose. Et il se rapproche rapidement.

Je fais volte-face et continue ma course. Je dois à tout prix atteindre cette ruelle. La démarche est risquée mais je la faisais tellement de fois pour m’entraîner que j’y suis habituée. Cela faisait partie des épreuves que m’avait données mon père que j’avais trouvé réellement dure.

Ce n’est pas le temps ni l’endroit pour se remémorer de tels souvenirs. Je devais simplement agir par instinct. Encore deux, voire trois maisons et j’y serais. Je repère enfin ce fameux endroit. Si mes souvenirs sont bons, il y a cinq mètres -six au maximum- entre les toits. La première maison est habitée et la famille qui y vit laisse tout le temps la fenêtre ouverte. Elle possède d’ailleurs un rebord très solide, on peut s’appuyer dessus sans problème. L’établissement est une écurie. Un tas de foin est souvent présent vers la porte de derrière, sous la fameuse fenêtre. Mais ce ne sont pas les éléments les plus importants, juste des détails. Le bâtiment de l’autre côté de la ruelle est abandonné. Il est cependant construit sur le même modèle que toutes les maisons aux alentours. La fenêtre a été enlevée et il ne reste plus qu’un rectangle donnant sur l’étage.

J’atteints cet endroit et remarque en une demi-seconde qu’il est tel que je me le suis décrit. Je m’élance et saute devant moi. J’atterris sans un bruit sur le parapet de pierre. Je pousse sur mes jambes et bondis pour m’engouffrer dans la pièce qui servait autrefois de chambre. J’effectue une roulade et me retourne aussitôt. J’empoigne une vieille lanterne poussiéreuse qui trônait sur un ancien meuble en bois. D’un mouvement vif, je l’envoie dans le tas de foin. J’ai dès à présent créé trois échappatoires possibles. Espérons que mon poursuivant ne choisisse pas le bon.  Je descends d’un étage et pars par la fenêtre –plutôt le trou- opposée à celle qui m’a servi d’entrée.

Je cours à perdre haleine dans les petites ruelles. Je ne me suis jamais arrêtée depuis le début de l’examen et ce n’est pas maintenant que je vais le faire. Je prie pour la réussite de mon plan. On va dire qu’il a fonctionné. Je jette un coup d’œil à ma montre et me rends compte que si j’en ai toujours deux à distancer, je vais échouer. Il ne me reste un peu moins de vingt minutes.


Je suis désormais à une quinzaine de rues du premier marché. C’est loin étant donné la taille de ces dernières. Deux groupes se distinguent parfaitement dans l’allée principale. Un garde tient un homme d’âge mûr par le col. Derrière le soldat, un attroupement de marchands qui haussent le ton.

« Cette fois-ci, on t’a pris la main dans le sac ! Tu tournais tout le temps autour de nos marchandises et, sans le sous comme tu es, tu ne pouvais que voler !
- C’est faux ! Je n’ai rien fait et vous le savez ! Y a-t-il des témoins ? Personne n’a rien vu à part vos associés, ce n’est pas un peu bizarre ?
- Personne à part eux ne faisait attention aussi. En tant que Guetteur, c’est facile pour toi !
- J’ai de l’honneur moi ! Jamais je ne volerai, je vis honnêtement ! »

Il a répondu avec un grand sourire. Ce type n’est pas net, un escroc j’imagine. Les hommes derrière le soit disant voleur serrent les poings, ils ont l’air prêts à en découdre. Je ne suis pas la seule à l’avoir remarqué. Le garde relâche son étreinte et laisse échapper un soupir.

« Débrouillez-vous entre vous. Tant que personne ne meurt et qu’aucune personnes qui ne sont pas concernées ne sont pas mêlées à ça, c’est bon. Je ne veux pas m’occuper d’une bagarre aussi insignifiante. »

Très bien, il me laisse une opportunité pour m’en sortir. Des gars blonds pas trop costaux, il y en a dans les deux camps. C’est encore mieux.
Le premier coup est donné. Ouh … Ce marchand de pacotille ne pourra plus exercer pendant quelques jours avec un bleu comme ça au visage. J’efface du mieux que je peux ma présence et me glisse entre les spectateurs. Je feinte un pas d’un côté et part de l’autre, en plein dans le conflit. Je me baisse légèrement tout en suivant le mouvement des combattants. J’assène un violent coup de coude à l’arrière du crâne chauve d’un homme qui s’attaquait au Guetteur. Je lui souffle un petit « désolée » avant de reporter mon attention vers mon confrère. Je ne perds pas le rythme du combat, me mêlant à celui-ci, esquivant les poings et les pieds qui ne visaient personne. Pour que tout se termine bien, il faut juste que l’autre agisse. Aller, s’il-te-plait !

Telle une ombre, le Guetteur s’éclipse discrètement et rapidement, on peut à peine le reconnaître si on le regarde seulement du coin de l’œil. De l’honneur ? Honnête ? On aura tout vu ! Mais je le remercierai bien au passage.
Je reste en position quelques instants et après avoir attendu quelque peu, je rebrousse chemin. Il ne reste que trois petites minutes. Je cours dans des rues que je ne connais même pas, espérant de tout cœur qu’ils se sont tous fait avoir. Je dois absolument réussir cet examen !


Je suis essoufflée, le cœur battant et la gorge sèche. Je ne me suis arrêtée qu’après m’être rendue compte que l’heure était terminée depuis cinq minutes.

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Message par Le Conte Sam 27 Aoû 2016 - 12:16

-Pas mal, souffla une voix dans le creux de l'oreille d'Angela.

Une silhouette grise et encapuchonnée se tenait juste à côté d'elle, comme si elle venait de surgir du néant. Son visage était toujours caché sous le capuchon, et son ton était parfaitement neutre.

-Je ne te suivais pas. Seulement un professeur et mes deux collègues. Tu recevras tes résultats ce soir. Maintenant va, tu as quartier libre pour le reste de la journée.

Tandis que la candidate s'éloignait, Trif et Enrion s'approchèrent. Si le premier avançait d'une démarche souple et rapide, le second était écarlate malgré son expression tout à fait sérieuse. Ils restèrent ainsi, debout, sans un mot ni une expression, à regarder la jeune fille partir au loin. Soudain, le Troisième Examinateur se retourna d'un bloc vers le professeur qui avait lui aussi courut après Angela et qui venait tout juste de surgir d'une ruelle.

-Alors ?

Avis du professeur essouflé et Administrateur Chester:

-Hum.

-Moi, ce que j'en dit, c'est que j'ai bien envie d'une petite bière. souffla Enrion.

-Allez.

-Allez.

-Allez.

Et le quatuor d'adultes drapé de gris s'éloigna avec le pas souple de voleur ou d'assassins professionnels, pour aller boire un coup entre potes.
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